Choisir son avocat en droit de la famille, c’est un peu comme choisir son médecin : il faut qu’il soit compétent, bien sûr, mais aussi qu’il vous comprenne, qu’il vous mette en confiance… et qu’il soit disponible quand ça compte.
Quand il s’agit de droit de la famille, l’enjeu est souvent émotionnel autant que juridique. Divorce, garde d’enfants, succession compliquée : mieux vaut s’entourer de la bonne personne.
Dans cet article, je vous propose une approche un peu différente de ce qu’on lit habituellement : au-delà des diplômes ou du nombre d’années de pratique, ce qui fait vraiment la différence, c’est le profil de l’avocat et la manière dont il travaille. Suivez le guide !
Le droit de la famille, c’est quoi exactement ?
Le droit de la famille, c’est la branche du droit civil qui s’occupe de tout ce qui touche aux relations familiales : mariage, divorce, autorité parentale, filiation, pension alimentaire, successions…
C’est un droit du quotidien, qui touche à l’intime. C’est aussi un droit en constante évolution, où la jurisprudence joue un rôle clé. Il ne s’agit donc pas seulement de savoir manier les textes, mais aussi d’avoir une approche humaine, stratégique… et parfois très créative.
Deux types d’avocats : le négociateur et le procédurier
C’est une réalité qu’on ne vous dit pas toujours : tous les avocats en droit de la famille ne se ressemblent pas.
Il y a ceux qui aiment le contentieux, les audiences, les plaidoiries musclées. Leur terrain de jeu, c’est le tribunal. Ils sont souvent redoutables… mais pas toujours les mieux placés pour apaiser un conflit.
Et puis il y a les avocats qui préfèrent la négociation. Ceux qui cherchent des solutions amiables, un terrain d’entente, même dans des dossiers compliqués. Ce sont souvent eux qu’on retrouve dans les divorces par consentement mutuel et les successions.
👉 L’idéal ? Choisir un avocat dont l’approche correspond à votre situation :
- Vous êtes dans un conflit ouvert et dur ? Un avocat procédurier peut être utile.
- Vous espérez éviter la guerre ? Privilégiez un avocat rompu à la négociation.
Mais ne vous inquiétez pas outre mesure, vous pouvez trouver des avocats qui sont à la fois de bons négociateurs et des bons procéduriers. Pourquoi est ce que vous ne poseriez pas directement la question à votre avocat sur ses affinités dès le premier rendez-vous?
L’intérêt d’un avocat spécialisé
En France, tout avocat peut traiter un dossier de droit de la famille. Mais comme dans tous les domaines, il existe une qualification de « spécialiste » qui ne s’obtient qu’après avoir passé un examen particulier.
Un avocat qui a obtenu un certificat de spécialisation en droit de la famille a dû démontrer une expertise reconnue dans ce domaine.
Cela devient crucial dans certains cas :
- Divorce international
- Succession complexe, avec des enfants de plusieurs lits, des détournements de biens ou de fonds etc…
- Violences conjugales qui nécessite des reflexes et une réactivité de la part de votre avocat
- Partages de biens complexes nécessitant une approche fiscale particulièrement fine
Dans ces situations, mieux vaut un expert qu’un généraliste.
Toutefois, il existe des avocats généralistes qui ont une longue expérience et qui n’ont pas jugé utile de passer l’examen.
La disponibilité : un facteur souvent sous-estimé
Un avocat compétent mais débordé, c’est un peu comme un médecin qu’on ne peut jamais joindre. Cela peut vite devenir frustrant.
Voici quelques questions à se poser :
- Répond-il rapidement à vos mails ou appels ?
- Vous propose-t-il un rendez-vous rapidement ?
- Vous propose-t-il un espace sécurisé pour suivre votre dossier ?
- Peut-il vous recevoir en visio ou à distance ?
👉 Un avocat qui a mis en place des outils modernes (plateforme client, agenda en ligne, messagerie sécurisée) vous fera gagner du temps et du stress.
Il m’est déjà arrivé de rencontrer des clients qui avaient besoin d’une grande proximité avec leur avocat, presque au quotidien. C’est compréhensible, surtout dans des moments chargés émotionnellement. Mais il faut garder à l’esprit qu’un simple e-mail prend du temps : le lire, y réfléchir, y répondre… ce n’est jamais anodin.
Pour vous donner une idée, je reçois parfois une cinquantaine de messages par jour. Si je consacre ne serait-ce que 5 minutes à chacun (ce qui est un strict minimum), cela représente plus de 4 heures dans une journée… autant de temps que je ne passe pas à avancer sur les dossiers eux-mêmes.
C’est là tout le paradoxe : plus un avocat est sollicité , moins il peut se concentrer sur le fond du travail qui est justement censé vous aider.
Les honoraires : comprendre pour éviter les surprises
C’est un sujet sensible, mais essentiel. Un bon avocat est aussi celui qui explique clairement ses tarifs dès le départ.
Les modes de facturation :
- Au forfait : vous payez un montant fixe pour une mission définie (ex : divorce par consentement mutuel).
- ✔️ Avantages : budget maîtrisé.
- ❌ Inconvénients : ne couvre pas toujours les imprévus.
- À l’heure : vous payez en fonction du temps passé par votre avocat sur votre dossier.
- ✔️ Avantages : souplesse.
- ❌ Inconvénients : coût final incertain.
Les honoraires de résultat :
C’est une part variable qui vient s’ajouter à un honoraire fixe ou forfaitaire, en fonction du gain ou de l’économie réalisée.
⚠️ En France, un avocat ne peut pas être payé uniquement au résultat (le “pacte de quota litis” est interdit).
L’essentiel, c’est que tout soit clair dans la convention d’honoraires, un document obligatoire que doit vous transmettre votre avocat avant de se mettre au travail. N’hésitez pas à la lire en détail et à poser vos questions.
En résumé : comment choisir le bon avocat pour vous ?
Avant de choisir son avocat en droit de la famille, posez-vous ces quelques questions :
- Est-ce un avocat procédurier ou négociateur ?
- A-t-il l’habitude de ce type de dossier ?
- Est-il spécialisé ? Et est ce nécessaire que je prenne un avocat spécialisé que je vais payer plus cher.
- Est-il disponible, réactif ?
- A-t-il mis en place des outils pour mieux communiquer ?
- Ses honoraires sont-ils transparents et adaptés à mon budget ?
Et surtout : faites confiance à votre ressenti. Un bon avocat, c’est aussi quelqu’un avec qui vous vous sentez écouté, respecté… et soutenu.
Enfin, si dès la première rencontre vous ressortez avec plus de questions que de réponses, parce que les explications étaient floues ou trop techniques… imaginez ce que ce sera après un an de procédure. Pensez à aller voir un autre avocat.
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