Le ministère de la Justice a récemment publié ses dernières statistiques révélant une baisse marquée du nombre de divorces en France. En 2021, les juges aux affaires familiales et les notaires ont enregistré 106 200 divorces, soit une diminution de près d’un tiers par rapport aux 155 300 divorces recensés en 2005. Cette tendance à la baisse intervient après une période de hausse constante observée entre 1990 et 2005.
Une tendance générale à la baisse
En 2021, moins de 1 % des personnes mariées ont divorcé, soit 4,9 divorces pour 1 000 couples mariés. Cette statistique souligne un recul notable des dissolutions d’union par rapport aux années précédentes. Après des décennies de hausse, le divorce semble désormais se stabiliser à un niveau historiquement bas.
Répartition et évolution des types de divorce
Près de 60 % des divorces prononcés sont des divorces contentieux, nécessitant l’intervention du juge aux affaires familiales. Cependant, la baisse globale du nombre de divorces s’explique principalement par la diminution des divorces par consentement mutuel, dont le nombre a fortement reculé depuis 2017. À l’inverse, le volume de divorces contentieux reste stable, autour de 60 000 par an.
Portrait des divorcés
En 2021, les personnes qui divorcent sont majoritairement âgées de moins de 54 ans, mais l’âge moyen des divorcés continue d’augmenter. En une décennie, cet âge est passé de 43,9 ans en 2010 à 46,6 ans en 2021. Ce phénomène s’explique en partie par l’évolution de l’âge au mariage, qui a progressé dans le même temps de 35,2 ans à 38,1 ans.
Une baisse parallèle des mariages
La diminution du nombre de divorces s’accompagne d’un recul du nombre de mariages. En 2021, seulement 32 % de la population française était mariée, contre 39 % en 2006 selon l’Insee. Cette évolution traduit des changements profonds dans les modes de vie : le mariage n’est plus le passage obligé pour fonder une famille, et les couples privilégient davantage le PACS ou le concubinage.
Entre 2000 et 2023, le nombre annuel de mariages est passé de 305 000 à environ 241 000, confirmant un recul durable du modèle matrimonial traditionnel.
Un changement sociétal durable
Ces chiffres ne traduisent pas un désintérêt pour la vie de couple, mais plutôt une recomposition des formes d’union. Les couples recherchent aujourd’hui davantage de liberté, d’égalité et de flexibilité dans leurs relations. Le mariage n’est plus perçu comme une obligation, mais comme un choix, souvent plus tardif et plus réfléchi.
Parallèlement, le droit de la famille évolue pour accompagner ces nouvelles réalités, notamment à travers la convention parentale et le divorce par consentement mutuel.
Conclusion
Le recul simultané des mariages et des divorces illustre une transformation majeure du couple en France. Loin de marquer la fin du lien conjugal, cette évolution révèle une société où l’union se veut plus personnelle, équilibrée et choisie. L’avocat, dans ce nouveau contexte, joue un rôle clé : conseiller, anticiper, et accompagner ces changements de modèles familiaux.

