Comme Christina McGhee, (autrice très populaire aux Etats Unis, sur la coparentalité), j’entends souvent mes clients dire «comment puis-je coparenter avec quelqu’un qui n’est pas disposé à coopérer ou qui fait tout ce qu’il peut pour rendre la coparentalité aussi difficile que possible ? »
J’ai choisi de vous faire part de l’un de ses articles que j’ai traduit mais que vous pouvez retrouver en intégralité en bas de page :
Si de nombreux parents s’entendent mieux après leur séparation, ce n’est pas le cas de tout le monde.
La vérité, c’est que lorsque vous avez un coparent très conflictuel, vous pouvez vous attendre à ce que presque tout ce qui a trait à la coparentalité soit plus difficile. Les disputes quotidiennes sur des questions telles que les horaires, le temps que les enfants passent dans chaque maison, ce qui constitue une éducation appropriée ou les différences de discipline sont, sans aucun doute, quelques-uns des problèmes les plus importants.
Et puis, il y a les parents qui ont la joie suprême d’avoir affaire à un co-parent qui change constamment les choses.
Un jour, il vous invite à dîner en famille, et le lendemain, il vous envoie un texto de mille mots pour vous dire que vous êtes un parent totalement nul.
Bien que la façon dont vous et votre coparent vous comportez l’un envers l’autre après le divorce puisse avoir un impact important sur l’adaptation de vos enfants, ce n’est pas la fin du monde si vous et l’autre parent n’êtes pas du même avis.
Si le manque de cohérence et de coopération de l’autre parent vous rend fou, voici quelques conseils qui méritent d’être pris en considération.
« Gardez à l’esprit que la façon dont les enfants gèrent les différences et les conflits entre les ménages est grandement influencée par la façon dont vous les traitez. »
Christina McGhee
Appuyez-vous sur vos valeurs de coparentalité.
Lorsqu’un coparent n’est pas coopératif, il est facile de tomber dans le piège qui consiste à essayer de régler, de contrôler ou de changer la situation au lieu de s’intéresser à ce que l’on peut contrôler, c’est-à-dire soi-même.
Ce cercle vicieux se manifeste de différentes manières…
– Souhaiter que l’autre parent revienne à la raison et cesse de se battre.
– Se mettre en colère parce que les choses « devraient » ou « pourraient » être différentes si seulement l’autre parent faisait passer les enfants en premier.
– Se sentir pris au piège, impuissant ou désespéré (« À quoi bon ? Je ne peux rien y faire car il ou elle ne sera jamais d’accord »).
– Analyser à outrance la dynamique de votre coparentalité en essayant constamment de trouver ce que vous pouvez faire pour arranger ou changer la situation ou votre coparent.
Au lieu de vous maintenir dans un état réactionnel ou de vous laisser envahir par le désespoir, essayez d’adopter une approche différente.
La première étape consiste à prendre le temps d’identifier vos valeurs en matière de coparentalité.
Une fois que vous aurez décidé de la façon dont VOUS voulez vous montrer à vos enfants, centrez vos décisions et vos actions sur VOS valeurs plutôt que sur ce que fait ou ne fait pas votre co-parent.
Gardez le cap.
Garder le cap est une stratégie globale qui consiste à être cohérent. Une fois que vous avez clairement défini qui vous êtes et quel genre de parent vous voulez être pour vos enfants, l’objectif est de répondre ou d’agir d’une manière prévisible.
Imaginons que vous ayez un co-parent dont le comportement est constamment incohérent. Un jour, il vous appelle et vous dit qu’il veut faire preuve de souplesse en ce qui concerne la prise en charge et la dépose des enfants. Pourtant, le lendemain, il bloque votre numéro et ne répond pas à vos SMS concernant les enfants.
Au lieu de vous emporter, de vous mettre en colère ou de bloquer votre numéro, vous choisissez une autre voie. Lorsqu’il s’agit de faire preuve de souplesse en matière d’horaires, vous fondez votre décision sur ce qui est le mieux pour vos enfants, et non sur le fait que votre co-parent est gentil ou non.
S’il choisit de vous bloquer le lendemain, vous l’acceptez sans sourciller parce que son comportement n’est pas le reflet de votre personnalité. Lorsque vous gardez le cap (ce qui est plus facile à dire qu’à faire), le fait que les choses aient dérapé n’a pas d’importance parce que vous réagissez en fonction de vos valeurs. Vous vous conduisez avec intégrité et vous gardez vos enfants au centre, pas au milieu.
Ajustez vos attentes et acceptez les choses telles qu’elles sont POUR LE MOMENT.
Co-parenter avec quelqu’un qui ne coopère pas ou qui est constamment en conflit est épuisant mentalement et émotionnellement. Malheureusement, les parents confrontés à cette dynamique se retrouvent souvent piégés dans le cycle de la déception.
Alors qu’ils pensent avoir franchi un cap avec leur coparent et que les choses vont changer, ils sont complètement découragés ou choqués lorsque le comportement de leur coparent redevient tout sauf coopératif.
Pour éviter de retomber dans le piège de la déception, je recommande d’ajuster ses attentes, ce qui peut impliquer une acceptation un peu radicale. En d’autres termes, il s’agit d’accepter que « les choses sont ce qu’elles sont, que cela me plaise ou non ».
Pour être clair, accepter que vous avez un co-parent très conflictuel ne signifie pas que vous ne pouvez pas garder espoir. Vous pouvez toujours espérer qu’avec le temps, les choses changeront. Cependant, POUR LE MOMENT (trois mots essentiels à ajouter à votre vocabulaire de coparentalité) ce n’est pas le cas.
Pour être clair, accepter votre situation ne signifie pas que vous devez donner carte blanche à votre coparent pour se comporter comme il l’entend. Vous devez toujours fixer des limites appropriées dans votre relation de coparentalité et prendre des décisions en fonction de ce qui vous semble acceptable.
Lorsque des problèmes ou des conflits surviennent, évaluez soigneusement votre réponse et l’impact qu’elle aura sur vos enfants.
Demandez-vous :
• Quel est vraiment l’enjeu ici ?
• Quelles sont mes valeurs par rapport à cette situation ou à cette décision ?
• Quelle importance cela aura-t-il dans six mois ? Et dans un an ?
• Comment ma réaction aggravera-t-elle cette situation ? Comment puis-je l’améliorer sans compromettre mes valeurs ou mes limites ?
Offrez aux enfants une autre perception de la réalité.
Lorsqu’un coparent partage avec des enfants des informations avec lesquelles vous n’êtes pas d’accord ou se livre à des propos négatifs, évitez les pièges de trop en dire ou de ne rien dire du tout.
Rétablir les faits ou dire aux enfants votre version de l’histoire n’est pas utile. Et garder le silence n’est pas non plus utile. L’objectif est de se situer quelque part entre les deux.
Lorsque votre enfant partage des informations avec vous, faites de votre mieux pour gérer votre réaction et écoutez plus que vous ne parlez.
Vous pouvez dire des choses comme : « On dirait que papa est en colère contre moi. Parfois, lorsqu’un parent est en colère, il peut dire des choses méchantes ou blessantes pour blesser les sentiments d’une personne. Je ne suis pas d’accord avec ce que papa a dit. »
Je recommanderais également d’ajouter à ce message quelque chose comme… « Ce n’est pas parce que papa est en colère contre moi que tu dois l’être aussi contre moi. »
Ou « C’est peut-être ainsi que maman le voit. Cependant, ce n’est pas ainsi que je le vois. J’ai un point de vue différent. »
Article Original écrit par Christina McGhee
Et vous, est ce que vous avez d’autres astuces qui fonctionnent ? Partagez les en commentaire:)
Hello,
Merci pour cet article très intéressant, qui offre des pistes vraiment utiles. J’aurais aimé avoir accès à ces informations à une autre époque !
Pour répondre à la question : « Avez-vous d’autres astuces qui fonctionnent ? »
Tout ce qui touche à la CNV peut être une piste intéressante, même si elle ne convient pas toujours. Il existe d’ailleurs de nombreuses ressources gratuites sur YouTube pour s’y initier, et cela peut vraiment faire la différence.
Cependant, d’après mon expérience, il ne faut pas espérer que la CNV améliore la communication avec un coparent conflictuel. Si l’autre est de mauvaise volonté, vos efforts risquent d’être détournés ou même utilisés contre vous.
En revanche, la CNV est un outil précieux pour soi-même : elle aide à garder son calme, à poser des limites claires et à offrir à ses enfants un cadre rassurant, même au cœur des conflits. Les enfants, en général, sont réceptifs, et on risque moins de se heurter à un blocage ou à une « porte ». Même si l’on s’y prend mal (par manque d’habitude ou de compréhension), cela reste une méthode qui peut porter ses fruits avec eux. 🙂
Bonjour, merci pour ce commentaire ! Je ne connais pas la CNV, je vais me renseigner et peut être en faire un article.